vendredi 23 mai 2014

Cameroun - Remaniement ministériel: Manu Dibango et Aminatou Ahidjo au gouvernement ?

Des indiscrétions annoncent également plusieurs noms, notamment celui d’Amadou Ali, dont un éventuel retour à la Défense fait déjà jaser. Il n’a loupé aucun voyage présidentiel ces derniers temps.
Samedi 17 mai, Amadou Ali, faisait encore partie de la suite officielle qui accompagnait le chef de l’Etat à Paris au mini-sommet consacré à la sécurité au Nigeria. Quelques semaines plus tôt, le vice-Premier ministre, ministre en charge des Relations avec les Assemblées était aux côtés du président camerounais, au Vatican. Si les deux déplacements n’étaient pas de même nature, pour de nombreux observateurs qui ne sont pas avares de confidences, la présence de l’ancien ministre de la Justice dans la capitale française serait tout sauf un simple fait du hasard. Surtout que, pour eux, malgré l’électrochoc qu’a suscité cette présence inattendue au sein de la délégation camerounaise, le déplacement tombait au pire moment. D’ailleurs devant la face du monde, Paul Biya qui doit gagner le respect d’une communauté qui l’attend au tournant, sera obligé de déclarer la guerre face à la secte islamique Boko Haram sévissant depuis des
mois déjà dans la zone de l’Extrême Nord, à la lisière de la frontière nigériane, non loin de Kolofata, village d’Amadou Ali. De ce côté-là justement, Amadou Ali s’est bâti une forte réputation… non sans lien avec les «Djihadistes», dit-on.

A l’époque, plusieurs accusations relayées par le journal L’œil du Sahel l’ont visé comme étant celui qui a hébergé, pendant quatre jours dans sa résidence de Kolofata, le négociateur de Boko Haram pour la libération de la famille Moulin-Fournier en avril 2013. Des mauvaises langues prétendent que jusqu’aujourd’hui, Amadou Ali conserverait quelques attaches avec des personnes proches de la secte islamique nigériane. Bien qu’acculé par les médias, il préfère se taire. Et même, à l'exception de très rares interventions, il est resté effacé de la vie politique. Pourtant, il n’en demeure pas moins que ce kanuri a des attaches du côté du Nigeria où son père a été inhumé.

De même, hasard ou pas, l’on se souvient qu’il a quand même été ministre de la Défense de 1997 à 2001. Et lorsqu’on sait que dans les faits, ce département ministériel a une large marge de manœuvre, sa mise au placard n’a pas été de tous les goûts, même si sans lui faire injure, les hommes de troupes soutenaient qu’il ne connaissait pas grand-chose aux affaires de sécurité. « A son discrédit, l’ancien, Amadou Ali a laissé un sentiment d’inachevé dans les rangs des hommes de troupes. A contrario, Edgard Alain Mebe Ngo’o peut se targuer d’avoir inculqué le goût du travail bien fait à ses troupes. Il a utilisé un discours persuasif pour les amener à rompre avec les pratiques du passé. Bardé de ses multiples postes occupés au sein du sérail, il a toujours incité au patriotisme et à la conscience militaire appelant au sens du sacrifice», confie un capitaine de l’armée.

Revendications.
En réalité, Amadou Ali a été rattrapé non pas à cause d’une claque électorale, mais pour s’être empêtré dans de multiples scandales tout le long de son magistère, notamment dans l’affaire de la poudrière du Quartier général qui reste toujours au travers de la gorge. Tout comme le dossier Bakassi. « Il aura survécu à toutes les bourrasques. Véritable carnassier des steppes qui dévorent ses rivaux politiques avec une agilité rare, Amadou Ali est resté dans les antichambres du pouvoir. Même l’affaire Dooh Collins n’a pas réussi à le mettre sur la touche. Malgré un parcours semé d’embuches, il trouve toujours l’occasion de manœuvrer pour se repositionner», commente un acteur politique.

Non content d’avoir ainsi été livré par les Américains, le clan Amadou Ali, trouve aujourd’hui une excellence raison pour parachuter dès qu’il « maîtrise » son sujet. Il épluche, il traque, il piste et dépiste tout. Et c’est précisément au moment où Boko Haram kidnappe les ressortissants étrangers qu’il profite pour réveiller une vieille affaire ! Cette dernière, relatée par le journal L’œil du sahel décriant l’absence des élites du septentrion au sein des postes de sécurité : le secrétariat général de la présidence de la République, la Police, la Gendarmerie, la Direction générale de la recherche extérieure, le Conseil national de sécurité, etc. « Après l’extrême frilosité qui s’est emparée du président de l’Assemblée nationale Cavaye Yeguié Djibril qui, a voulu transmuter de l’hémicycle au sénat, le Grand Nord ronge chaque jour les freins de l’impatience d’occuper les avant-postes au niveau des services de sécurité ».

Le bal des entrants.
Signe des temps ? Mardi 20 mai dernier, c’est un tout autre Manu Dibango que les Camerounais ont découvert, à l’occasion de la commémoration de la 42e fête nationale. D’abord au Boulevard du 20 mai où il assistait à la grande et non moins séduisante parade militaire et civile, ensuite au Palais de l’Unité où il prenait part au dîner offert par le couple présidentiel. L’auteur compositeur de Soul Makossa s’est présenté aux yeux de ses compatriotes, tel qu’on l’a rarement vu, habillé en costume-cravate. Cette solennité dans la tenue vestimentaire de l’homme au saxophone n’est pas passée inaperçue. Pour bien d’analystes, ce conformisme aux usages protocolaires n’est pas gratuit. « Il augure un avenir ministériel » pouvait-on entendre ici et là. Cette thèse va prospérer lorsqu’au cours de la soirée offerte par Paul et Chantal Biya, l’artiste musicien accordera une interview à la télévision nationale. Sans ambages, Manu Dibango exhortera les Camerounais à s’aligner derrière le chef de l’Etat dans sa lutte contre le Boko Haram. Pour lui, depuis 40 ans, il n’a jamais entendu le chef de l’Etat parler de guerre car, c’est un homme de paix. « Donc, affirme-t-il, si l’homme du 6 Novembre a choisi de prendre les armes pour faire la guerre, c’est qu’il a de bonnes raisons ». Un discours politiquement correct qui a surpris plus d’un, lorsque l’on connait la verve vindicative de l’homme au crane tondu, contre les méthodes de gestion en Afrique.

Les bleus.
En effet, selon des indiscrétions qui s’échappent du Palais de l’unité, Manu Dibango aurait été approché pour faire partie du prochain gouvernement. Il lui aurait été proposé de prendre le portefeuille de la Culture et des Arts, au regard des turbulences que traversent ce département ministériel davantage sous Ama Tutu Muna. Avec en toile de fond, les problèmes de droits d’auteurs et les procès devant les tribunaux. Et, vraisemblablement, l’homme aurait marqué son accord et serait sur les starting-blocks pour l’équipe gouvernementale en gestation depuis la double élection du 30 septembre 2013. Cette entrée d’un artiste au gouvernement ne sera pas une exclusivité camerounaise. L’on a vu par le passé, de grands hommes de culture promus au poste de ministre dans leur pays, tel Youssou N’dour au Sénégal ou Jack Lang en France.

Parmi les autres arrivées annoncées au gouvernement, celle d’Aminatou Ahidjo se veut de plus en plus insistante. La cadette du regretté président Ahidjo, qui réside depuis près d’un an dans un hôtel situé au centre-ville de la capitale, s’apprête à faire son entrée au ministère des Affaires sociales. La transfuge de Dakar qui a fait preuve d’une capacité de mobilisation impressionnante lors de la dernière campagne électorale, remplace ainsi numériquement sa congénère Youssouf Adjidja Alim, que l’on accuse de tiédeur et de faiblesse sur le champ politique. Dans le même wagon des entrants, l’on cite volontiers Daniel Ngoa Nguélé, l’actuel directeur de l’Institut national de la jeunesse et des Sports (Injs), dont l’activisme cache mal ses ambitions et ses attentes. Le directeur du Fonds national de l’emploi, Camille Mouté à Bidias est également logé dans l’antichambre de l’appareil gouvernemental. L’on annonce également les arrivées de quelques sénateurs et députés au gouvernement

Cameroun - Barrage de Lom Pangar: L'armature principale du barrage sort de terre

Le Béton compacté du rouleau (Bcr) prend du volume au quotidien sur le chantier du barrage de retenue d’eau de Lom Pangar. C’est cette partie centrale devant s’élever sur 45 mètres de hauteur qui contiendra l’ensemble des équipements hydro-électromécaniques de cet ambitieux projet énergétique au Cameroun. Visite guidée.
Le site du barrage de retenue d’eau de Lom Pangar, qui s’étend sur une superficie de 1700 hectares répartis sur trois arrondissements (Bélabo, Bétare-Oya et Ngoura), s’est transformé en un vaste chantier. Ici, les travaux avancent sereinement. Au niveau de la retenue d’eau, le béton compacté du rouleau se met progressivement en place. Ce vendredi 16 mai 2014, les techniciens ont déjà posé une couche de 12 mètres de hauteur sur 182 de longueur. Il faudra atteindre 45 mètres de hauteur pour déclarer cette phase du travail terminée. Mais les spécialistes rassurent, car la grue principale a déjà été fixée, en prévision des travaux en amont. Les murs de soutènement sur les rives gauche et droite poussent aussi à un rythme raisonnable. Les digues en terre ont déjà pris du volume, de même que les digues de transition faites essentiellement de pierres. Si dame pluie épargne Lom Pangar de ses
caprices, les choses iront encore plus vite.

Les travaux de construction de la fondation des évacuateurs et de la galerie de drainage sont terminés. Les employés s’attèlent d’ailleurs au nettoyage de la mince couche de boue qui s’y est installée. « La prochaine étape qui interviendra dans peu de temps certainement sera l’installation des équipements hydro-électromécaniques. On entend par là les ouvrages de restitution, les conduites forcées de l’usine ainsi que les évacuateurs de crue », explique Charles Oumbé, le responsable de la communication, des relations publiques et de la logistique au barrage de Lom Pangar. « Si le rythme actuel des travaux est maintenu, nous sommes confiants quant au respect du calendrier de réalisation qui prévoit une mise en eau au quatrième trimestre 2015. Suivra la construction de l’usine de pied dont certains compartiments sont déjà pris en compte dans l’édifice de génie civil au niveau du bloc central du barrage », renchérit Théodore Nsangou, le directeur général d’Electricity developement corporation (Edc) lors de la visite effectuée sur le site de cet ambitieux projet énergétique le vendredi 16 mai 2014.

A un jet de pierre de ce noyau central du barrage trône une digue de colle. Ici, les travaux sont déjà réalisés à 98%. « Les études ont montré que l’eau peut déborder et se retrouver à un endroit inadéquat. C’est pour cela qu’il a été envisagée la construction de cette digue. Il ne reste plus que l’installation des couches et des cellules de protection qui représentent seulement 2% de l’ensemble du travail », rassure Charles Oumbé. Plus loin à 7 kilomètres, c’est la carrière où des tirs d’explosifs permettent de concasser les roches broyées sous toutes les formes à la centrale à béton. « Pour le moment, un seul tir est effectué par semaine au lieu de quatre comme par le passé. Nous tirons en fonction des besoins », révèle Ali Bouaziz, l’ingénieur en géologie affecté sur le site. Et avant chaque opération, des alertes en direction des acteurs se trouvant dans les environs sont émises. Question de leur demander de se mettre en sécurité. « Car il y a des granulats qui jaillissent et des bruits assourdissants qui peuvent effrayer ceux qui ne s’y attendaient pas », note le patron de la communication, des relations publiques et de la logistique à Lom Pangar.

L’on n’a pas lésiné sur les moyens pour assurer la sécurité des personnes et des biens dans le site de ce vaste chantier. Au total, 42 éléments de forces de défense y sont affectés, et patrouillent, armes au poing, de jours comme de nuit. Une base militaire où sont dissimulés les explosifs y est d’ailleurs construite. Equipée de cameras de surveillances ultra modernes, elle est fermée au public. Une douzaine de vigiles détachés d’une société de gardiennage filtrent les entrées et les sorties, en collaboration avec des agents de sécurité d’Edc. La centrale à béton qui constitue la boucle de cette visite est un espace équipé de machines de toutes sortes. Deux concasseurs d’une capacité cumulée de 500 tonnes par heure fonctionnent 24h/24 grâce aux superbes groupes industriels qui absorbent des milliers de litres de gasoil chaque jour. Deux bétonnières d’une capacité de production de 300 mètres cubes de béton par heure tournent aussi à merveille. Ce sont ces deux appareils qui produiront les 190.000 mètres cubes de béton nécessaire pour élever l’ouvrage en entier.

Dr. Théodore Nsangou: «La première mise en eau du barrage peut intervenir en septembre 2015»

A l’issue de cette visite du chantier du barrage de retenue d’eau de Lom Pangar, le directeur général d’Electricity development corporation(Edc) a livré ses sentiments aux hommes de médias. Globalement, Théodore Nsangou se dit satisfait du niveau d’avancement des travaux.
Monsieur le directeur général vous venez de faire le tour du chantier pour apprécier les avancées des travaux. Quel est le niveau de réalisation de cette étape des travaux au moment où vous bouclez cette visite ?
Je vous remercie de l’opportunité que vous m’offrez de parler de cet ambitieux projet énergétique de notre pays. Avant toute chose, permettez-moi de vous dire que cette visite n’est pas comme les autres. Elle intervient au lendemain d’une visite des bailleurs de fonds qui ont donné leur satisfécit sur le taux d’avancement des travaux et des closes environnementales et sociales ainsi que du respect des aspects techniques. S’agissant rapidement du taux d’avancement, nous nous situons environ à 50% et nous savons qu’il nous faut tout faire pour procéder à la première mise en eau du barrage entre septembre et octobre 2015. Et d’après ce que j’ai vu sur le chantier, nous sommes plutôt confiants.

Plus simplement qu’est-ce qui s’est fait sur le chantier après la dérivation ?
Après la dérivation, nous avons été confrontés à un problème géologique majeur. Puisque la presse a dû vous apprendre que nous avons rencontré en fondation un matériau dangereux. Ce matériau s’appelle le silt. On le trouve dans certains barrages au Brésil. Cet obstacle nous a fait stopper le chantier pendant trois ou quatre mois pour trouver une solution à ce problème. C’était en 2013. Avec l’accord des panels techniques, nous avons trouvé la solution et avons repris les travaux et procédé à des injections de consolidation du barrage, nous avons aussi commencé les travaux de bétonnage sur deux fronts. Il y a ce que nous appelons le béton conventionnel et le béton compacté au rouleau que nous venons de voir. Les deux vont monter ensemble, parce qu’il faut savoir que la hauteur totale du barrage sera d’environ 45 mètres. C’est dire qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. Mais nous avons un rythme satisfaisant. Puisque nous faisons plus de 200 mille mètres cubes de remblais par mois et nous visons 20 mille mètres cubes de béton par mois. Donc il y a les travaux d’injection, de remblais au niveau du barrage principal et de la digue des côtes qui sont terminés. Nous sommes actuellement en train d’attaquer le gros des bétons et nous poursuivrons dans les jours ou les semaines qui viennent par les travaux hydromécaniques.

Lorsqu’on dit que l’axe central du barrage est posé, qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?
L’axe central du barrage est dessiné lors des études préliminaires. En fait, les ingénieurs définissent l’endroit optimal pour caler l’axe central du barrage. Cet axe est défini pour optimiser un certain nombre de paramètres. D’abord le volume des travaux à faire, le volume de la retenue que le barrage va entraîner, et puis éviter les problèmes géologiques auxquels on peut être confrontés. Il arrive qu’après les premières fouilles, on déplace le site de l’axe central du barrage. Dans le cas de Lom Pangar, nous n’avons pas été amenés à le faire.

Si ce barrage était une maison, pourrait-on dire que la fondation est terminée et qu’on attend plus l’élévation des murs ?
La fondation est même déjà terminée. Nous sommes en train de monter les murs. Parce que ces murs comportent trois aspects. Il y a les murs en béton conventionnel qui sont déjà en train d’être montés, il y a les murs en béton compacté au rouleau qui est une technique nouvelle au Cameroun et en Afrique. C’est à dire qu’au lieu du mettre du béton avec des grues, on met du béton comme du remblai pour sauver l’argent et le temps. Donc c’est aussi le mur qui monte. Nous ne sommes plus au niveau de la fondation. Nous sommes au niveau du mur. Et quand vous voyez le mur en terme d’ouvrage remblais vous constaterez que nous sommes déjà à 12 mètres de hauteur sur les 45 attendus.

Vous parlez du satisfécit des bailleurs de fonds alors que certaines langues annoncent la suspension de certains financements du projet par ces mêmes bailleurs de fonds. De quoi est-il question ?
Nous avons répondu à cette question il y a un ou deux mois, et la Banque mondiale a confirmé pendant sa visite. Il n’y a aucun problème de financement. A un moment donné, il y a des journalistes zélés qui avaient cru dire qu’il y a avait un problème de financement. Il n’en est rien. Je confirme qu’il y a cinq bailleurs de fonds sur le projet Lom Pangar avec en tête la Banque mondiale qui vient de séjourner sur le chantier et qui a exprimé son satisfécit, il y a la Bei, il y a l’Afd qui finance beaucoup de choses, il y a la bad et la bdac. Donc on a aucun problème de financement et aucun problème d’argent.

Tchad-Cameroun: la sécurité, une préoccupation commune

Arrivé à Yaoundé dans la matinée du jeudi 22 mai 2014 dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail au Cameroun, le Président Idriss DEBY ITNO a eu dans l’après-midi, un entretien de deux heures avec le Président Paul BIYA au Palais de l’Unité.
S’il est évident que les deux Chefs d’Etat ont passé en revue la coopération bilatérale et sous-régionale dans le cadre de la CEMAC, il est aussi vrai que la question de la sécurité a été au centre de leurs entretiens au lendemain du sommet de Paris sur la sécurité au Nigeria.
De fait, lors du déjeuner offert en l’honneur du Président tchadien, le Chef de l’Etat, après un rapide tour d’horizon de la coopération fructueuse entre les deux pays au plan bilatéral et sous-régional, a déclaré, comme pour situer l’enjeu de cette visite : « Aujourd’hui, ce qui nous préoccupe le plus touche à la sécurité de nos deux pays. », avant d’expliquer : « Les événements qui ont déstabilisé la RCA et l’activité terroriste de Boko Haram à partir du Nigeria, deux pays avec lesquels le Tchad et le Cameroun partagent une frontière commune, ces événements, dis-je 
présentent un caractère évident de gravité pour la sécurité de nos pays. »
En ce qui concerne la RCA, le Président BIYA a relevé la participation des deux pays au processus de pacification en cours, espérant que l’engagement actuel de la communauté internationale permette de mener heureusement à terme ce processus.
S’agissant des « menées terroristes de Boko Haram, qui (… ) demeurent une menace permanente à la paix et à la sécurité au Tchad et au Cameroun », le Chef de l’Etat a noté que le sommet de Paris y a apporté un certain nombre de réponses. « Les dispositions qui ont été approuvées par les participants devront être mises en œuvre dès que possible, au plan régional comme au plan bilatéral », a encore déclaré le Chef de l’Etat, soulignant que « le Cameroun est disposé à examiner avec le Tchad, dans les moindres détails, les conditions dans lesquelles ces dispositions pourront être appliquées, qu’il s’agisse de patrouilles coordonnées, de partage du renseignement, d’échange d’information ou de mécanisme de surveillance des frontières. » Car, a-t-il conclu, « pour des pays comme les nôtres, la sécurité est un impératif. Elle commande non seulement notre stabilité politique, mais aussi nos efforts de développement. »
Pour sa part, le Président Idriss DEBY ITNO s’est dit persuadé que le Cameroun, en tant que « maillon économique essentiel de la sous-région doit jouer un grand rôle en Afrique centrale ». Face aux nouveaux défis qui se présentent à eux, a poursuivi le Chef de l’Etat tchadien, les deux pays doivent mutualiser leurs moyens et leurs efforts pour y faire face plus efficacement, mais aussi agir avec d’autres pays. Le Président DEBY a lancé un appel retentissant aux musulmans du Tchad, du Cameroun et du reste du monde à condamner et à combattre « l’obscurantisme et les obscurantistes de Boko Haram », car les actes de cette secte islamiste n’ont rien à voir avec l’islam.

dimanche 4 mai 2014

Chronique : Killuminati 2/3 – Religion et bon sens

Vous avez sûrement apprécié la première partie de la chronique « Killuminati » que vous a proposée il y a quelque temps votre magazine préféré. Aujourd’hui, nous vous en proposons la seconde partie, orientée comme vous pouvez le voir vers la musique, la religion et le bon sens.

Dieu, les vertus de la religion et la foi sont les étendards brandis pour justifier et expliquer ces fadaises sous fond de l’avènement de l’Apocalypse. A mieux y regarder ces inepties sont aussi crédibles que ces églises qui poussent comme des champignons de Yaoundé à Kinshasa en passant par Abidjan et Paris. Elles sont des forteresses d’idéologies douteuses érigées en panacées et bâties sur le sable des détresses humaines.  Ces mêmes églises sont à leur tour et sans complexes chantre de la parole Dieu – la seule, la vraie, l’unique-  des vertus de la religion, de la foi et la vérité…

Karl Marx avait-il donc raison quand il affirmait que la religion c’est l’opium du peuple ? Est-ce qu’elle  conduit indubitablement au détachement spinozien entre être de raison et être réel ? Le roseau pensant pascalien serait-il brisé par la douce force de la doxa ? En ce qui me concerne, bien qu’étant au fait de ma petite personne, j’affirme que la religion et le bon sens vont de pair et qu’il convient de tourner son cerveau sept fois dans sa boite crânienne avant de lui donner l’occasion de ne pas réfléchir, et de laisser sa bouche distiller des inepties de la sorte. Une fois de plus je vous invite à ouvrir votre dictionnaire et chercher la définition de l’expression « avoir du bon sens ».

Chronique : Killuminati 2/3 (Musique, Religion et Bon Sens)Il est intéressant de constater que bien ces rumeurs apparaissent quand ces artistes, personnalités sont au zénith de leur popularité et ne récoltent à juste titre que le fruit de leur  travail, leur abnégation et leur pugnacité. Soit disant, c’est à ce moment que leur célébrité exponentielle contribue à perpétuer le règne de ces sociétés secrètes. Et le travail dans tout ça ? Obama par exemple est issu d’une famille de la classe moyenne américaine. Il est diplômé d’Harvard et s’est impliqué dans des projets associatifs en faveur des jeunes défavorisés de la ville de Chicago avant de  devenir Sénateur de l’Etat de L’Illinois et ensuite Président. Malgré cela,  un vulgaire arrêt sur image avec des commentaires à faire Talla André-Marie retrouver la vue, serait à même de faire de l’ombre sur un si noble parcours ?

Pierre-André Tanguieff directeur de recherche au CNRS disait à juste titre dans une interview qu’ « Il est bon de douter, à condition de douter aussi de ses doutes ». La quintessence même de ma pensée consiste à douter de l’existence de ce nouvel ordre mondial, fils d’une d’hypocrisie notoire, d’un vent de culpabilité et d’une peur stérile. En effet nombreux sont ceux qui sont passés maîtres dans cet art il faut le dire assez difficile d’avaleurs de couleuvres : Je plains l’état dans lequel se trouve leur gorge. Ils se passent le relais de cette angoissante théorie au fil des générations, mais continuent de louanger ceux qui étaient la cible de leurs diatribes. N’y a-t-il pas là un paradoxe ? Car sachez-le ces conspirations sont vieilles comme Mathusalem et elles n’ont pas empêché la musique d’être écoutée pour autant.

Qu’est-ce qu’une ridicule pyramide surmontée d’un œil, un seul, même pas deux, gribouillée sur un vulgaire bout de papier pour obnubiler à ce point l’esprit de tant de personnes ? Ils existent ces illuminatis, « so what » ? Trop d’attention focalisée là-dessus, trop de cerveaux gangrenés par cette histoire au détriment une fois de plus du… bon sens.