C’est avec la tête chargée d’expériences riches que KOPPO nous
revient. Après trois mois passés en création aux côtés de Blick Bassy
qui en ce moment peaufine la suite de Si Tu Vois Ma Go, Koppo se veut
plus optimiste que jamais. Nous sommes allés à sa rencontre pour en
savoir plus.
Et si, pour commencer, nous parlions de Koppo l’animateur
radio… Vous teniez le même programme au sein de deux chaines entre
Yaoundé et Douala ; comment faisiez-vous ? N’était-ce pas un risque ?
Vous savez, on se lève tous les matins pour chercher notre pain
quotidien. Sinon, la dépense d’énergie était beaucoup plus du côté de
mon réalisateur
Lionel car c’est lui qui doit tendre
les micros aux gens, nous trouvons des idées ensemble mais c’est aussi
lui qui doit les faire vivre ; nous produisions les Jeudis à Yaoundé et
les Samedis à Douala, or il a son propre programme «
100% Jeune » à la radio
Magic Fm programme
initié par son employeur (acms). Bref, ce n’est pas évident, mais c’est
la vie que j’aime. J’aime vivre sous pression du genre après votre
interview, je fonce sur un plateau de cinéma pour tourner une scène,
après quoi j’enchaine dans une soirée dédicace, puis à un entretien
radio etc. C’est vraiment la vie que j’aime, sans une seconde de répit
au risque de m’ennuyer. J’aime dormir dans les bus, les avions, les
voitures parce que je n’ai pas eu le temps de dormir la nuit ; ça c’est
KOPPO. J’espère mériter un : « Repose en paix » sur ma pierre tombale,
parce qu’il y en a qui ne le méritent pas. On voit écrit sur sa pierre
tombale : « Repose en paix » et on se dit MAIS CELUI-LA IL Y A LONGTEMPS
QU’IL SE REPOSAIT ! Je suis satisfait de l’adhésion du public à mes
programmes, d’ailleurs culturebene m’a fait l’honneur de m’interviewer
lors de ma première expérience en radio à KALAK FM, je recevais
Valsero ce jour-là. J’aime exploiter mes compétences.
Et est-ce que tout se passe comme vous le souhaitiez, pour votre équipe ?
Disons que le budget est assez limité pour ce qui est du déplacement
de l’équipe car c’est au moins quatre personnes à mettre sur la route et
à loger dans des hôtels, nourrir et tout… Bref,
Martin Camus Mimb
et moi-même avions fait ce qu’on a pu pour assurer la production chaque
semaine ; là il fallait bien un sponsor pour supporter les frais.
Sinon, en ce moment nous sommes en pourparler avec des potentiels
partenaires pour ce qui est du transport déjà, car nous ne produisons
qu’à Yaoundé depuis un certain moment. L’émission m’a manqué hein… Bon,
pour être honnête je vais dire qu’elle ne m’a pas manqué tant que ça
(Rires) parce que j’étais content d’être allé vivre une expérience
enrichissante du côté de Paris. Donc on passait des rediffusions pendant
ces trois mois d’absence et on prenait le soin de le faire selon
l’actualité. Depuis mon retour les invités continuent à me faire
confiance et c’est le plus important, quoiqu’il y en a qui boudent
quand-même (rires).
Vous dites être un friand de la pression ; c’est quoi la pression que vous éprouvez en ce moment ?
Celle de la sortie de mon deuxième album ; elle sera effective dans
quelques mois et il faut déjà tourner un clip, préparer la conférence de
sortie, préparer l’édition etc. Et cela doit se faire de la plus belle
manière parce que je ne triche pas avec moi-même. Heureusement, quand on
fait ce qu’on aime, on ne ressent pas la fatigue. Avec Blick Bassy,
quand on préparait cet album dans son homestudio à Cantin, on n’était
que deux et chacun s’attelait à une tâche quand on finissait de bosser ;
je pouvais faire la vaisselle, lui il cuisine, il passe l’aspirateur,
je fais les courses etc. Mais croyez-moi, peut-être cet album ne sera
pas disque d’or, mais il sera très apprécié, parce que c’est le produit
de la sincérité, et Blick et moi y avons mis tout notre cœur. Il
arrivait qu’on finisse à 4 heures du matin, mais qu’à 9 heures il me
réveille en me disant : « Gars lèves-toi j’ai une idée ». On travaillait
toute la journée et ce n’est que vers 17 heures qu’on se rendait compte
qu’on n’avait rien bouffé depuis la matinée. Tout ça pour vous dire que
dans mon premier album
Blick Bassy était mon
producteur, dans celui qui arrive on était tellement proche qu’il est
devenu un ami, et j’espère que cet album ira tellement loin que ce
monsieur deviendra pour moi un frère.
On est parti sur combien de titres ?
Je suis quitté du Cameroun avec 15 titres dans mes bagages, parce
qu’avec mes gars on s’est dit : Blick va m’aider à en compléter une
dizaine. Bref, je rêvais et étais dans la non grandeur du Cameroun.
Arrivée sur Paris, Blick m’a dit : « Non monsieur c’est pas sérieux !
Moi j’en avais enregistré une soixantaine, mais tu as vu, je n’en ai
sorti que neuf. Franchement c’est très peu tes 15 titres ; il en faut
encore minimum 15 ». Je lui ai dit : Mais attends, t’es pas sérieux !
Tu sais très bien que je n’aime pas les chansons à la commande parce que
l’énergie n’est plus sincère. Moi je ne connais qu’un chanteur qui
faisait des chansons à la commande et qui soient devenues des
classiques, c’est
EKAMBI Brillant (avec Sonel-Camair, les Impôts…).
Et qu’avez-vous décidé ?
Bref, j’ai écrit cinq chansons de plus et on en était à 20. Mais nous en avons enregistré 14, et on en retiendra 9.
Une quelconque surprise dans ce nouvel album ?
Oui, je vais vous avouer que le titre
Si Tu Vois Ma Go y
sera reconduit ; je ne l’ai pas souhaité, c’est une commande spéciale de
l’Institut Français qui a estimé que le message est fort et pertinent,
au regard de l’actualité. Pour eux, avec ces séries de naufrages, il y a
encore des choses à dire autour de ce sujet. Des journalistes français
m’ont également approché pour en savoir plus et même demander la
traduction intégrale du morceau. Dès mon retour au pays, je leur ai fait
parvenir des mails y relatifs. Je vais donc reprendre ledit titre ici
sur place, car on a pu boucler les autres sauf celui-là, Blick étant
super pris par sa tournée européenne puisqu’on est en plein été. Il m’a
dit : « C’est mieux que tu le refasses au pays, parce que tu vas revivre
la petite galère et c’est dans cet esprit qu’il faille enregistrer ».
Et quelles sont les collaborations qu’on y retrouvera ?
En me rendant en France, j’avais établit une liste de noms que je souhaitais voir figurer dans mon nouvel album notamment
Donny Elwood,
Charlotte Dipanda
avec qui j’ai un très bon feeling, Bref je ne souhaite pas tout
dévoiler… Et quand j’ai soumis la liste à Blick il m’a dit que l’idée
est bonne, mais que seule la musique va nous parler. Donc il y aura des
noms qu’on retrouvera mais d’autres pas. C’est lui qui se charge
également du mastering, et il prend vraiment son temps pour ça ; il m’a
sorti la phrase qui fait mal : « Koppo si le public a pu t’attendre
pendant 11 ans, c’est pas 11 mois qui changerait grand-chose », alors
j’attends. Mais il m’a rassuré qu’avant la fin de cette année le bébé
sortira.
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